En France, même si elles sont très minoritaires, de plus en plus de familles choisissent de vivre sans école, assumant sans le secours de l’institution scolaire l’instruction des enfants. La loi les y autorise, à condition que le droit fondamental de l’enfant à recevoir une instruction soit respecté. Il existe autant de façons de vivre sans école qu’il y a de familles, certaines pratiquant « l’école à la maison » avec horaires, enseignement formel et évaluations, d’autres le unschooling, philosophie éducative qui consiste à limiter l’interventionnisme parental à un accompagnement et laisser l’enfant mener ses apprentissages en autonomie. Afin de garantir le droit à l’instruction, l’Éducation nationale organise des contrôles de l’enseignement dispensé par les parents, contrôles qui sont parfois source de stress pour les familles qui craignent que leur liberté d’instruction soit remise en cause. Dans ce dossier fourni, nous vous proposons de découvrir l’univers des « non-sco », leurs motivations et leurs doutes, leurs privilèges et leurs contraintes, ainsi que leur quotidien et les solutions inventives qu’ils élaborent pour y survivre. Nous examinerons les mythes et réalités de la vie sans école, les fantasmes et les défis qu’elle suscite. Nous envisagerons la question épineuse des contrôles, parfois désagréables, que subissent les familles. Dans ce cadre, nous interrogerons un inspecteur de l’Éducation nationale. Nous partirons à la rencontre des enfants non-sco devenus adultes. Nous réfléchirons également sur les conditions d’un choix qui peut paraître élitiste. Enfin, nous développerons une réflexion sur les liens qui existent entre l’instruction en famille et l’écologie ou le féminisme.